« Más contacto con él »

Fut les dernières paroles de mon frère lorsqu’il avait su pour ma nuit avec Nick. Nick qui s’avéra ne pas être son vrai prénom... tout comme son nom de famille. Johnson étant une famille américaine très ennemie à la mienne. Je n’étais pas très au courant des conflits qui existaient entre nos deux familles avant que mon frère ne m’en parle plus sérieusement. Il se trouvait justement que mon jumeau s’était chargé d’exécuter le chef de leur famille - et le frère de mon one night. Un soucis d’argent, un règlement de compte qui avait affaire à être faite d’après moi. Ça changeait bien des choses cependant. Bien que l’envie de le revoir avait traversé mon esprit à peine avais-je quitté son appartement sans même donner signe de vie ni même lui laisser mon numéro de téléphone ,maintenant ce n’était plus le cas, j'allais arrêter de penser à lui, il devenait qu'un homme parmi tant d'autre. C’était sérieux, je ne pouvais pas traîner avec le clan ennemi même si Damian s’avérait être un Dieu vivant au lit. C’était du gaspillage qu’un homme aussi sexy s’avère être une vraie pourriture.

Après une journée à aider mon frère, j’avais décidé de me relaxer un peu au casino où j'allais pouvoir m'amuser un peu et profiter des meilleurs cocktails en ville. Après m’être promenée une peu entre les machines et les tables, verre de martini à la main, mon attention se posa à une table où une place était encore libre. Mon intérêt ne s’y arrêta pas uniquement à cette place inoccupée non, j’étais bien motivée par la provocation : Damian s’y trouvait, assit avec son petit look d’homme d’affaire qui le rendait tellement attirant!!!  Un petit sourire sur le coin des lèvres, je m’approchai d’une démarche plus que confiante en ne me laissant pas intimider par sa grande beauté.

« J’entre, 100 dollars. »

C’était ce qu’il fallait débourser au minimum pour avoir le droit de jouer à la table. Je posai mes jetons au centre de la table en prenant place sur le petit tabouret aux côtés de Damian qui, bien qu'il prenait un air indifférent, devait être bien surprit de m’avoir près de lui. Les choses étaient différentes maintenant. Je connaissais son identité mais j'ignorais si de son côté, il connaissait la mienne. Peut-être que c'était le cas depuis le tout début, qui sait?  Je pris une gorgée de mon martini pendant que le croupier mélangeait les cartes. Je jetai un petit coup d’œil à l’homme avec qui j’avais passé la nuit il n’y a pas loin d’une semaine déjà.

« Je ne vais certainement pas reculer contre la chance de pouvoir défortuner Damian Johnson. »

J'avais dû quitter le travail plus tôt qu'à l'habitude car il y avait une maintenance sur les serveurs de la compagnie, et je ne pouvais pas vraiment faire autre chose. Il était déjà trop tard pour contacter des clients, et puis un de mes amis m'avait presque harcelé pour que j'aille le rejoindre au casino. Une petite soirée de congé, ça ne pouvait pas me faire de mal. Je pris donc ma voiture et conduisis jusqu'au casino de la ville. Là, je laissai ma voiture au valet et allai rejoindre mon vieil ami. Il était déjà bien avancé dans les jeux, et dans ses consommations. Mais comme d'habitude, il n'y avait rien pour l'ébranler et il restait classe.

- Damian! Viens te joindre à nous!

Je m'approchai de sa table et le saluai, avant de saluer d'autres connaissances à la table. Je pris place autour de la table, personne ne questionnant si j'avais le montant minimum pour jouer. Évidemment que je l'avais, ce 100$. Je commandai un verre de scotch, qu'on ne tarda pas à m'apporter, et la partie commença. Mes talents de manipulateurs et de fraudeurs me rendaient imbattable à tout jeu d'argent. Je ne trichais pas. Jamais! Mais je savais faire dire à mes adversaires ce que je voulais savoir, et j'arrivais souvent à influencer leur jeu avec mes paroles. Il n'y avait que Ben, mon vieil ami, qui ne se laissait pas avoir, puisqu'il me connaissait depuis trop longtemps.

- J’entre, 100 dollars.

Je levai la tête, reconnaissant la voix. Elle! Cette femme dont je n'étais pas capable d'oublier l'existence. Celle avec qui j'avais passé une soirée et une nuit formidable. Celle à qui j'avais menti sur mon nom, et qui en avait fait de même avec moi. Et oui! J'avais couché avec l'ennemie! Alex m'avait bien informé qu'Eroan Ramirez avait une soeur. Kara Ramirez. J'avais bien merdé sur ce coup. Et ma famille avait fini par l'apprendre. Pouquoi fallait-il que "l'ennemie" soit aussi sexy!?

- Je ne vais certainement pas reculer contre la chance de pouvoir défortuner Damian Johnson.

- Et bien je vous souhaite bonne chance mademoiselle Ramirez. Il serait dommage de vous faire avoir une deuxième fois.

J'eus un petit sourire en coin. C'était déjà du bluff. Ça laissait sous entendre que la première fois où nous nous étions rencontrés, je connaissais déjà sa véritable existence. Ce n'était pas du tout le cas, mais ma phrase eu le mérite de lui faire réfléchir. Je n'étais pas capable de déchiffrer ses pensées, mais je crois bien que j'avais instauré le doute dans sa tête. Ça aurait été incroyable que je connaisse son identité dès la première fois, mais hélas, nous nous étions faits avoir tous les deux.

- Vous n'êtes pas retournée en Espagne... Vous devez aimer San Francisco? dis-je, persistant à la vouvoyer.

À quoi est-ce que je jouais? On me demandait de me tenir loin de lui et pourtant j’allais directement à sa table parmi des centaines dans le but de le provoquer, comme si je tenais à tout prix à avoir un contact avec lui. Je voulais qu’il comprenne que je voyais clair dans son petit jeu.

« Et bien je vous souhaite bonne chance mademoiselle Ramirez. Il serait dommage de vous faire avoir une deuxième fois.»
« Je me fais jamais avoir moi. »

J’étais quand même surprise de l’entendre prononcer mon nom de famille, il savait donc aussi. Depuis quand? Aucune idée mais de mon côté je n’allais quand même pas lui dire clairement que j’ignorais vraiment qu’il mentait sur toute la ligne pendant notre nuit ensemble. Je voulais lui tenir tête pour qu’il doute que c’était plutôt lui qui s’était fait avoir. C’était peut-être aussi le cas? Je pense bien que je ne le saurai jamais. Maintenant, je ne savais plus trop comment agir avec lui. Selon mon frère, je devais le détester… et après ce qu’il m’avait dit… sur le fait que sa famille devait beaucoup d’argent à la mienne, eh bien je dirais que ça rendait la tâche facile, bien que son sa belle gueule compliqué un peu le tout. Je devais prendre le dessus sur moi et me répéter que c’était une ordure.  

« Vous n'êtes pas retournée en Espagne... Vous devez aimer San Francisco?  »

Je lâchai un petit rire avant de prendre une gorgée de mon verre et le redéposer tranquillement devant moi.

« Disons que j’ai des obligations qui m’obligent à rester plus longtemps. Bien que certaines personnes manquent sérieusement de savoir vivre dans le coin, je commence à m’y plaire de plus en plus par contre, je l’admets. »

Est-ce qu’il devait se sentir visé? Il pouvait bien mettre le chapeau s’il le voulait. Personnellement, je lui en voulais beaucoup de m’avoir caché son identité mais même en sachant son vrai nom je n’aurais pas été en mesure de savoir qui il était. Maintenant, ça changeait la mise, je ne pouvais plus me tenir près de lui, nos situations familiales nous obligeait à se détester. En même temps, pourquoi est-ce qu’il aurait couché avec la sœur du mec qui avait fait exploser le crâne de son frère? D’après-moi il n’était pas plus au courant de mon identité ou bien il était un peu barge sur les bords, les deux explications me semblaient valides.

« Damian, tu me présentes pas ton amie? Elle est magnifique en tout cas. »

Je me tournai vers ce dernier pour lui offrir mon plus beau sourire dans le but de le remercier. Mon regard bifurqua de nouveau vers Damian en me demandant s’il allait bien nous présenter ou bien s’il allait continuer à jouer les arrogants. De toute façon à ce que j’ai entendu, sa famille manquait visiblement de considération envers les autres, des vrais « je me crois tout permis. » On devait leur apprendre le respect.

« Pas besoin de lui pour me présenter, je suis Kara et très enchantée de faire votre connaissance » répondis-je en me penchant littéralement vers Damian dans le but de pouvoir mieux tendre ma main à son ami de l’autre côté de lui.

- Disons que j’ai des obligations qui m’obligent à rester plus longtemps. Bien que certaines personnes manquent sérieusement de savoir vivre dans le coin, je commence à m’y plaire de plus en plus par contre, je l’admets.

Est-ce qu'elle trouvait que JE manquais de savoir vivre? Pourtant, je me rappelais avoir été plus qu'un gentleman avec elle. Bon oui, elle avait été un one night stand à qui je n'avais pas donné mon vrai nom, mais j'avais tout de même été respectueux. À mon avis, nous ignorions tous les deux à qui nous avions affaire cette soirée là, et ça avait peut-être été mieux ainsi. Mais maintenant, je ne pouvais ignorer le fait que sa famille avait tué mon frère. Ça, c'était un vrai manque de savoir vivre!

- Damian, tu me présentes pas ton amie? Elle est magnifique en tout cas.

Je sursautai presque, sortant de mes pensées, et de mon observation de la magnifique femme devant moi. Ben me demandait de le présenter à Kara. Il ne s'agissait pas d'une personne fréquentable, et je lui souhaitais de rester aussi loin possible d'elle. Mais je n'allais pas dire ça à voix haute. Qui sait, peut-être que mademoiselle était capable de m'empoisonner ou de me poignarder si je commençais à l'énerver. Il allait falloir que je prenne mes distances et que je fasse attention.

- Pas besoin de lui pour me présenter, je suis Kara et très enchantée de faire votre connaissance.

Elle se pencha carrément vers moi, pour serrer la main de mon ami. Je pus sentir son doux parfum et une rapide vague de désir m'envahi. Cela passa bien vite, heureusement. J'étais sensé détester cette femme. Je la détestais! Elle était tout aussi coupable que le reste de sa famille pour la mort de mon frère. Je pris une grande gorgée de scotch, pour me ressaisir.

- Attention Ben, elle est dangereuse...dis-je avec un sourire en coin.

Je disais cela à la blague, et d'une façon qui laissait place à l'interprétation, mais c'était tout de même vrai. La partie commença, et je ne fus pas aussi bon qu'à l'ordinaire. Habituellement, je faisais un carnage et ramassais tout sur mon passage. Cette fois, je gagnai pas mal, et ne perdis pas un seul dollars, mais Kara me donnait du mal. Elle me déconcentrait, et en plus j'avais du mal à la déchiffrer. Elle ne réussit pas à me battre toutefois, mais elle se débrouillait bien. À la fin de la partie, j'allai directement au bar. J'avais tellement besoin d'un autre verre. Malheureusement, Kara eut la même idée.

- Est-ce que je dois voir votre présence ici comme un avertissement? Je suis le prochain sur la liste des Johnson à abattre?, dis-je, plus sec cette fois.

Je lui en voulais, oui. Mais j'en mettais davantage, pour essayer de former un mur entre nous. Elle m'attirait, et nous avions couché ensemble, mais c'était de l'histoire ancienne. Elle était maintenant l'ennemie numéro un. Nos verres arrivèrent en même temps, et par réflexe, je payai les deux. Ce n'est que lorsque le barman parti et que Kara me regarda étrangement, que je réalisai. Je pris mon verre de scotch et commençai à m'éloigner du bar.

- Pas la peine de me rembourser.

« Attention Ben, elle est dangereuse...»
« Avec une gueule d’ange comme ça? Impossible! »

Je laissai échapper un petit rire timide en me replaçant sur mon tabouret. J’avais peut-être ce petit visage tout innocent mais il était justement mon arme le plus puissant. Je n’avais rien d’un ange mais on ne s’en doutait jamais et j’adorais ça. La partie commença et bien que ce fut serrer la plupart du temps, Damian gagna la majorité des manches. Je ne fus pas insulté pour autant. Contrairement à ce qu’on pouvait penser, c’était plutôt bonne joueuse. Ce qui eut le don de m’insulter en fait, c’est lorsque mon adversaire se leva sans rien dire pour ensuite quitter la table. Je le regardai faire un instant pour ensuite l’imiter. Je détestais qu’on termine une conversation - bien qu’on avait pas échangé de mots depuis plusieurs minutes - sans commun accord. Je me rendis jusqu’au bar pour me commander à boire également.

« Est-ce que je dois voir votre présence ici comme un avertissement? Je suis le prochain sur la liste des Johnson à abattre? »

Je fronçai les sourcils, j’ouvris la bouche comme pour lui dire que jamais je laisserais quelqiue chose comme ça se produire mais ça serait trop intense et trop gentil pour les circonstances. Je n’en pensais toutefois pas moins. Je me contentai de me racler la gorge, haussant les épaules au passage.

« Il faut juste pas nous donner une raison de le faire. »

Cette conversation resta en suspens par l’arrivé du barman. Je fus plus que surprise lorsque Damian paya nos consommations. Limite, j’aurais aimé l’arrêter mais bon, c’était qu’un verre après tout. Monsieur jugea bon de me quitter ensuite après m’avoir balancé tout bonnement :

« Pas la peine de me rembourser. »

Je le regardai s’éloigner de moi une fois de plus,  en me disant que c’était mieux comme ça de terminer la conversation ainsi mais une partie de moi voulait continuer à lui parler. que le sujet soit bon ou mauvais, je voulais continuer à avoir un contact avec lui, aussi stupide que ça pouvait l’être.

« J’y comptais pas. Aux dernières nouvelles, c’est plutôt l’inverse qui devait arriver… »

Eh voilà, je venais d’attirer de nouveau son attention. Il s’était tourné pour me regarder et j’avais profité de ce petit moment immobile pour revenir à sa rencontre, je n’avais pas peur de soutenir son regard, il ne me faisait pas peur du tout.

« Si ta famille avait tenu ses engagements auprès de la mienne, il n’aurait pas eu de vengeance. Mon frère a fait ce qu’il fallait faire. Désolée pour ta perte mais justice devait être rendue. »

En gros. je ne voulais pas qu’il pense que j’étais ce point sans coeur. On ne faisait pas tuer des gens sans raison, nous n’étions pas des montres dans les affaires étaient les affaires et si les gens ne répondaient pas à nos attentes, il fallait remédier à la situation. On ne pouvait pas les poursuivre, ni même appeler la police… nous faisons dans l’illégalité et à ce niveau, la famille de Damian n’était pas mieux d’ailleurs.

« Maintenant, tu peux continuer à me détester si tu veux, si ça peut soulager ta conscience ou je sais pas trop ce que tu tentes de faire. Vous êtes des malhonnêtes qui se croient tout permis et ça, c'est pas de ma faute. C'est de la votre. Vous faites des choix... il faut assumer les conséquences qui s'en suivent. » dis-je en prenant un ton plus que calme.

- J’y comptais pas. Aux dernières nouvelles, c’est plutôt l’inverse qui devait arriver…

Je me tournai vers Kara, qui m'avait suivi malgré que la conversation était bien terminée à mes yeux. Néanmoins, ce qu'elle me dit me fit réagir, et c'était bien son but, j'en étais sûr. Qu'est-ce qu'elle voulait dire par là? Je ne lui devais certainement pas d'argent. La seule fois où l'on s'était vus, mis à part aujourd'hui, il me semblait que j'avais payé toutes ses consommations, en vrai gentleman. Je m'arrêtai donc de marcher et elle s'approcha un peu plus de moi, soutenant mon regard.

- Qu'est-ce que vous voulez dire?

- Si ta famille avait tenu ses engagements auprès de la mienne, il n’aurait pas eu de vengeance. Mon frère a fait ce qu’il fallait faire. Désolée pour ta perte mais justice devait être rendue.

- Et c'est une Ramirez qui me parle de justice! Toute la richesse que vous avez a été obtenue de façon illégale, alors cet argent ne vous appartient pas plus qu'à nous. Et puis nous n'avions pas d'engagement à proprement parler, car nous ne ferions jamais affaire avec des gens comme vous.

J'étais en colère. Je bouillais même. Comment osait-elle me mettre cela sous le nez? Elle me disait presque que j'étais personnellement responsable de la mort de mon frère. Décidément, elle ne savait pas du tout de quoi elle parlait. Après tout, elle avait habité en Espagne pendant tout ce temps, et elle ne savait donc que ce que son frère lui avait raconté. Je ne pouvais pas croire que j'avais couché avec cette femme! À présent, elle me dégoûtait et je regrettais totalement cette nuit là.

- Maintenant, tu peux continuer à me détester si tu veux, si ça peut soulager ta conscience ou je sais pas trop ce que tu tentes de faire. Vous êtes des malhonnêtes qui se croient tout permis et ça, c'est pas de ma faute. C'est de la votre. Vous faites des choix... il faut assumer les conséquences qui s'en suivent.

- Mais dans quel monde est-ce que tu vis?! dis-je totalement dégoûté, en oubliant de la vouvoyer. C'est normal, pour toi, de tuer un homme parce qu'il a supposément pris de l'argent qui appartenait à quelqu'un d'autre? Tu réalises le degré des actions de ta famille? Nous sommes peut-être des malhonnêtes comme tu dis, mais vous êtes des traîtres et des meurtriers. Et ton frère est définitivement un menteur, car tu n'as pas toute la version de l'histoire. N'agit pas comme si tu étais impliquée, tu n'étais pas là à ce moment.

Je réalisai que je l'avais empoigné par le poignet en parlant, sous l'effet de la colère. Elle se défit de mon emprise, et je la regardai une dernière fois, de haut en bas. Je m'étais fait duper, mais il était clair qu'elle aussi était tombée dans le piège sans le savoir. Je voyais bien qu'elle me détestait, et elle n'aurait jamais couché avec moi si elle avait su qui j'étais. Et tout ça était réciproque bien sûr. Je finis mon verre de scotch d'un trait et le posai sur la table la plus près.

- Tes paroles ne me font pas peur, et ta famille non plus. Vous avez peut-être tué le chef de la famille Johnson, mais nous avons toujours "votre" argent. Dis bonjour à ton frère de ma part, ajoutai-je avec un sourire en coin en commençant à m'éloigner.