Comme à tous les matins, je prenais une douche, j'enfilais mon costume cravate, je me prenais un croissant sur la route et je rentrais au bureau. C'était cela ma routine quotidienne depuis 2 ans. Depuis le décès de mon père en fait. J'avais tellement de pression sur les épaules et je voulais être à la hauteur. J'avais appris bien des choses sur l'entreprise depuis que j'y étais à la tête avec mon oncle. La firme boursière Johnson n'était pas si blanche qu'on aurait pu le croire. Je dois bien admettre que cela m'avait un peu chamboulé tout ça. Nous volions de pauvres gens à leur insu. Bien que je n'étais pas en accord avec cela, mon oncle m'avait fait savoir que je n'avais pas trop le choix ou bien je cédais les parts de mon frère à quelqu'un d'autre qui n'était pas de la famille. Je ne pouvais pas faire cela. Quoi qu'il en soit, je fus accueilli par Lydia, ma secrétaire et maitresse depuis près d'un an. Au moins elle me faisait sourire et mettais un baume sur la pression que je subissais dans cette entreprise. J'arrivai à son bureau. Notre relation était professionnelle en général, car je ne voulais pas me faire étiqueter comme étant le patron qui profite mon statut pour coucher avec cette fille. Je me devais d'être celui qui était bien droit.

- Salut Lydia! Content de te voir ce matin. Très joli cette coiffure en passant. Tu peux annuler mon rendez-vous avec Stewart ? Je vais rester ici à la place pour travailler dans plusieurs dossiers. Ha oui, et ce midi, ramène-moi un truc à manger. Pas le truc de l'autre fois, mais la sanwicherie au coin de la rue. Un truc au poulet. Merci !

Je pris immédiatement la direction de mon bureau. Comme à l'habitude, Lydia me mettait toujours un bon café chaud et frais sur mon bureau ainsi que la liste des rendez-vous de la journée ou autre petit mémo important. Mon assistante était parfaite. C'était tout ce que je demandais à chaque matin. Elle faisait bien son travail et même plus. Je pris une gorgée de mon café avant de lire la liste des réunions/rendez-vous que j'avais. Je stoppai immédiatement sur le nom de June West. Waoh ! Ça faisait un bail tout de même. Je ne pensais jamais que j'allais revoir cette fille. Et c'était une première qu'elle vienne à moi comme cela. Je ne comprenais pas en fait. Elle n'avait qu'à m'appeler directement pour que l'on se voit. Pourquoi prendre rendez-vous ? Peu importe, je savais qu'elle viendrait à 10h00. J'étais tout de même impatient de la revoir. Entre nous, cela s'était passé bizarrement. Et pourtant, je l'aimais bien June.

Quoi qu'il en soit, je démarrai mon travail tranquillement, en répondant à certains appels et en lisant quelques documents. C'était pas la vie professionnelle la plus palpitante au monde que j'avais. C'était parfois lourd. Lydia me fit part lorsque June se présenta. Je lui dis immédiatement de la faire entrer. Je vérifiai si mon haleine était bonne et replaça mes cheveux.

- June ! Ta venue me fait grandement plaisir! dis-je alors avant de lui faire la bise.

Mes yeux ne pouvais pas se détacher de cette femme. Elle était beaucoup trop ravissante. Je trouvais tellement dommage comment les choses s'étaient terminées entre nous deux. Enfin bref, il y avait surement une raison pour laquelle elle était en face de moi. Je proposai donc de nous asseoir. J'allai derrière mon bureau. Ça me semblait un peu inutile de me cacher derrière un si gros meuble.

- Que me vaut ta présence ? Je dois t'avouer que je ne m'attendais pas à avoir de tes nouvelles. Tu es magnifique !

Et c'était vrai ! J'étais vraiment heureux de la revoir. J'espérais grandement que cela allait se répété. Si elle avait prit rendez-vous, c'était purement professionnelle ou pas du tout ? J'étais un peu confus là-dedans.

Je tenais à mon rendez-vous de 10h. Quelle ne fut pas ma surprise de voir retentir June dans mon bureau. J'étais bien heureux de la revoir. Il y avait bien 1 an que je ne l'avais pas vue. Bon sang qu'elle était toujours belle et sexy. Mes yeux étaient incapable de lâcher son regard. Comme elle avait rendez-vous, je pensais qu'elle voulait faire un investissement important ou autre. Je lui demandai le but de sa venue.

-Je suis là pour te voir quoi d'autre ! Bon c'est vrai que ça fait un an que nous ne sommes pas vus ni donné de nouvelles. Mais tu es la seule personne qui m'a apporté un peu de stabilité dans ma vie.

Je souris. Il y avait tellement d'autres façons de me voir que dans mon bureau. J'aurais bien aimé que ce soit en dehors du contexte travail. Néanmoins, sa présence me faisait du bien dans ma journée. Le compliment de June m'apaisa davantage. Elle aussi m'avait apporté beaucoup. J'étais un peu nostalgique de notre pseudo relation d'avant. J'écoutai attentivement ce que June avait à me dire.

-En fait, je voulais surtout te revoir et je n'avais plus ton numéro et je ne savais pas comment te dire que je voulais te revoir, donc au final je me retrouve dans ton bureau, j'ai prétendu à ta secrétaire, qui soit disant passant ne m'a pas accueilli les bras ouverts, vouloir des conseils financiers sur mes placement, comme une chose était possible ! Moi ? Des placements financiers ? Est ce que même tu fais ça ? Bref ...

Je souris davantage. Pour avoir accès au big boss de notre firme, il fallait que ce soit de très gros investisseurs et même là. Je me demandais bien comment June avait réussi à obtenir ce rendez-vous. J'en étais tout de même très heureux. Cela démontrait qu'elle avait user de beaucoup de ruse pour y parvenir.

- Non je ne fais pas de placements financiers, dis-je en riant. Tu es l'une des rares qui a réussi à avoir un rendez-vous avec moi. J'adore ça ! Et puis, ne t'en fait pas pour mon assistante, je lui parlerai.

Après tout, je la payais pour accueillir les gens, pas pour qu'elle soit. Je pris un bout de papier et y inscrivit mon numéro de portable ainsi que ma ligne privée chez moi. Cette fille pouvait me joindre où elle voulait. Quand à moi j'avais conservé son numéro, mais je ne savais pas trop s'il était toujours en opération. Quelque chose me disait que j'aurais dû lui donner un coup de fil bien avant. Peu importe, elle était revenue me voir. Sans doute avait-elle une idée du pourquoi. Peut-être avait-elle envie de revivre un truc avec moi ?

-Et toi ça va ? Comment gères tu les choses après tous les chamboulements dans ta vie ??

Je me mis à regarder mon super grand bureau avec la vue la plus extraordinaire de tout San Francisco, et pourtant, je n'arrivais pas à apprécier pleinement tout ça. J'avais l'impression que j'avais tout à gérer. C'était pas ce à quoi j'aurais cru il y avait 3 ans. J'haussai des épaules suite à la question de June.

- Ça va ! Ce n'est pas facile de se retrouver tous les jours derrière ce bureau et de devoir tout gérer. Assister aux réunions barbantes et de signer de la paperasse. J'espère m'y faire un jour, mais c'est vraiment pas ce qu'il y a de plus palpitant.

C'était en toute honnêteté que je me dévoilais à June là-dessus. De toute façon, elle le savait un peu, car l'an dernier c'était un peu pareil. Les choses n'avaient pas vraiment changé. J'étais plutôt curieux de savoir ce qui advenait de June. Pourquoi avait-elle disparu pendant 1 an pour subitement ressurgir ?

- Et toi ? Tu deviens quoi ? Attend, tu me raconteras pendant le déjeuner... je réserve au restaurant du coin si tu veux.

Elle sembla surprise mais accepta mon invitation. Je pris le téléphone et demandai à Lydia de prendre une réservation pour deux Chez Alare. Elle me demanda alors avec qui je comptais aller là. Chose un peu indiscrète. Je lui répondis déjeuner d'affaire tout simplement. Elle n'avait pas à savoir. J'allais justement la rencontrer pour sa curiosité. Je me levai donc et ramassai ma veste. June se leva également. En sortant de mon bureau, je donnai quelques documents à Lydia. Et je quittai le bras derrière le dos de June. En sortant du building, mon garde du corps Silvester nous suivit alors. June se posa quelques questions.

- C'est mon garde du corps...il va nous suivre partout.

J'avais désormais une protection 24h sur 24. Nous traversâmes la rue avant d'atterrir au bon resto du coin. Je n'eus pas besoin de me présenter qu'on nous conduisit à notre table. Il y avait du bon à être connu et à être client. Nous nous installâmes confortablement.

- Alors, qu'est-ce qui t'arrive de bon ? Raconte-moi ce que tu as fait durant la dernière année.

June fut surprise d'apprendre que j'avais un garde du corps maintenant. Il y avait un an, je n'en avais pas, mais maintenant les circonstances faisaient en sorte que c'était nécessaire. C'était tendu entre notre famille et celle des Ramirez. À tout moment, il pouvait m'arriver la même chose qu'à mon père. J'en étais un peu parano et stressé, mais je devais apprendre à vivre avec.

J'avais invité June pour le déjeuner. Nous nous installâmes à une table l'un en face de l'autre. C'était un plaisir de pouvoir repasser du temps avec elle. Bon sang qu'elle était belle. J'étais toujours aussi attiré par elle. Je demandai June ce qu'elle avait fait durant cette dernière année. Sans doute qu'elle avait bien vécu sa vie pendant ce temps.

-Il ne met rien arrivé d’exceptionnel, la routine de tous les jours. dit-elle avec un brin de timidité.

J'étais tout de même étonné qu'elle me dise un truc pareil. Comment c'était possible ? N'avait-elle pas tourné la page avec moi pour aller avec quelqu'un d'autre ? Moi qui pensais qu'elle avait besoin d'un pied bien sur terre.

- J’ai passé du temps à faire ce que je fais de mieux. Et puis n'oublie pas que j'ai un job, qui est très prenant !!! J’ai pas mal pensé à toi et à notre fin un peu floue pour moi.

Ha oui ? Elle pensait à moi ? Souvent ? Que regrettait-elle ? Je vins pour lui répondre, mais le serveur vint prendre nos commandes. Je commandais souvent la même chose quand je venais dans ce restaurant. J'étais impatient de pouvoir répondre à June. Elle pensait donc encore à moi. Lorsque le serveur reprit la direction des cuisines, nous nous retrouvâmes à nouveau seuls tous les deux. Je voulais ajouter quelque chose, mais June me devança :

-Tu as quelqu’un en ce moment ? dit-elle avec un sourire en coin.

Je ne m'attendais certainement pas à cette question. Elle m'avait pris de court.

- Je...euh...non bien sûr que non ! m'exclamai-je alors.

Cette réponse était certes maladroite, mais en même temps, je ne savais pas trop ce qu'elle attendait de moi finalement. Elle voulait que notre histoire recommence ? Difficile à dire...et je ne savais pas si j'en avais réellement envie. Je ne voulais pas la blesser encore une fois. J'étais pas un bon mec.

- Tu me connais...c'est jamais du sérieux. Et de toute façon, elles finissent toutes par se lasser un peu de moi, ajoutai-je.

Justement parce que je me fixais jamais. Les femmes en avaient assez et prenait la poudre d'escampette. Pas étonnant que June l'ait fait par le passé. Je ne lui en voulais aucunement...mais notre histoire n'allait nulle part. C'était moi qui avait du mal à faire le grand saut. Et même quand ça arrivait...je trouvais le tour pour tout gâcher. Je portais la poisse.

- Et toi, tu as fini par trouver chaussure à ton pied ? Un bel homme je paris. Je commence à penser que c'est la raison pourquoi tu t'es éloignée de moi... Je suis impatient de le rencontrer.

Je ne l'avais pas retenue à ce moment. Elle avait raison de prendre ses distances de moi. June méritait vraiment quelqu'un de bien.

June me fixait grandement sans cesse. Je trouvais cela à la limite intimidant. Que me voulait-elle exactement ? Elle était là à me dire qu'elle avait du mal à s'imaginer quelqu'un se lasser de moi. N'importe quoi ! Je percevais peu les signes, mais est-ce que June regrettait de s'être éloignée de moi ? Tout démontrait que oui. J'étais le premier surpris, mais j'en étais également ravi. La discussion mena au fait que je voulais également savoir si elle avait rencontré quelqu'un. Ce qui serait assez normal.

-Hahahah. Quand il se présentera, je te le présenterai. Je ne serais jamais partie pour un autre homme. Tu me comblais à l'époque, tu étais tout ce qu'il me fallait, tout ce dont j'avais envie et tout ce que je désirais.

Ha oui ? Pour me surprendre, elle le faisait très bien. Jamais je n'aurais cru l'avoir marqué autant. Ça me faisait un petit velours en même temps. Mais pourquoi avoir décidé de partir comem ça alors ? Je ne comprenais pas trop. Il manquait une pièce au puzzle. En même temps je n'avais pas trop envie de retourner en arrière là-dessus. Elle cherchait à me charmer et je devais admettre que ça marchait bien.

-Mais je pense que nous étions à des stades différents.

C'était le cas de le dire. Avec le décès de mon père...la reprise de l'entreprise. Je devais tout gérer. Je n'avais pas beaucoup de temps pour June. De toute manière, nous avions jamais pu mettre notre relation officielle. C'était difficile de dire ce que nous étions tous les deux. Jamais nous avions eu LA discussion. Mais de toute façon, cela aurait été sans doute inutile. J'écoutais attentivement June.

-Je suis désolée de débarquer dans ta vie comme ça, mais je pense souvent à toi, et il y a quelques jours j'ai vu ta photo et j'ai alors fait en sorte de prendre rendez vous avec toi, juste pour te revoir. Savoir comment tu allais .. te voir.

J'étais agréablement surpris qu'elle me déballe tout ça. Franchement, j'étais heureux qu'elle pense à moi. À ce moment, elle bu son verre de rosé d'une traite et le posa sur la table. Elle se leva pour prendre la direction des toilettes. Qu'est-ce que c'était ? Je me levai...

- June ? June ? Ça va ? Je voulais pas créé de malaise en t'invitant....

June ne se retourna même pas et continua son chemin. Je me demandai à cet instant si je devais la suivre jusqu'aux toilettes ou bien lui laisser un peu d'intimité. Je n'étais jamais très doué pour savoir quoi faire dans ces moments. Je restai donc à la table 2 minutes... croyant que c'était la chose à faire. Puis je décidai d'aller voir si elle allait bien. J'espérais tout de même qu'elle ne s'était pas enfuie du restaurant. Je toquai donc à la porte des toilettes pour dames.

- June, t'es là ? Tu vas bien ?

Je me sentais un peu stupide de faire cela. En même temps, je ne savais pas ce que June avait. Je voulais le découvrir. Peut-être que je lui faisais remonter trop d'émotions. Puis la porte s'ouvrit. June m'attrapa la nuque et m'embrassa aussitôt avec fougue. Puis, elle mit fin à notre baiser.

-Pardon pardon .. Je n'aurais peut être pas dû.

Je voulus répondre, mais elle m'en empêcha en m'embrassant de nouveau. Je désirais beaucoup cette femme. Elle ne pouvait pas savoir à quel point elle m'avait manqué. Je lui rendis ses baisers et nous prîmes la direction de l'intérieur des toilettes. Le fait qu'elle me désirait autant, m'excitait davantage. En tâtant la poignée de porte, je verrouillai le tout. L'endroit semblait vide alors, c'était le moment d'en profiter. Je détestais réellement ce lieu pour ce genre de pratique, mais parfois le besoin primaire était plus fort. Je me fis littéralement arracher presque les vêtements sur le dos. J'en fis de même avec ceux de June. Celle-ci était adossé contre le mur et je la maintenais fermement. Dans notre élan de désir, nos deux corps fusionnèrent. Nous nous embrassâmes avec appétit et mes mouvements de bassins. Le tout fut bref, mais ô combien agréable. J'adorais ce genre de petites séances improvisées. Et il fallait dire que nos retrouvailles étaient pas mal du tout. C'est dans l’essoufflement du moment que je redéposai June sur ses pieds. Je l'embrassai de nouveau. On frappa à la porte.

- C'est occupé ! fis-je sans penser une seule seconde que nous étions dans les toilettes pour femmes.

Puis nous nous mîmes à rire ensemble. C'était pas mal cette petite complicité que nous avions tous les deux. Ça m'avait beaucoup manqué. Nos vêtements étaient tous de travers. Nous tentâmes de les remettre à l'endroit du mieux que nous pûmes. Il me manquait un bouton à ma chemise. C'était clair que mon air négligé allait pas passé inaperçu.

- Tu m'avais bien manqué June. Ne me quitte plus! dis-je tout sourire avant de l'embrasser encore.

Tout ça m'avait bien ouvert l'appétit. Il allait bien falloir sortir un de ses jours de cette salle de toilettes.

Lorsque June m'avait embrassé d'une manière assez insistante et sensuelle, je n'avais pas pu résister bien longtemps à ses avances. Nous nous étions enfermés dans les toilettes pour assouvir quelques pulsions sexuelles. Après coup, il fallait bien revenir à notre table comme si de rien n'était. Mais tout d'abord, il fallut se rhabiller du mieux que nous pûmes. Ma chemise était froissée et j'avais un bouton en moins. Hum...pas trop classe pour un vice-président. June ét moi rîmes ensemble de la situation. Je lui dis qu'elle m'avait bien manqué et que je ne voulais pas qu'elle quitte à nouveau.

-Tu m'as beaucoup manqué aussi. Je ferai en sorte de rester dans tes alentours.dit-elle avec un clin d'oeil.

C'était une bonne chose alors. June prit la direction de la porte. Je la suivis. Elle prit une grande inspiration.

-Je sors et tu attends une minute avant de sortir.
- Comme tu veux ! Après toi ! fis-je avec le signe de la main pour qu'elle y aille.

Alors que je croyais qu'elle partirait la première, elle se retourna vers moi en riant.

-Roh et puis zut, autant assumer.

Elle me prit la main et nous sortîmes de cette façon des toilettes. Il était clair que le personnel allait se douter de quelque chose. Mais il était évident qu'ils allaient fermer les yeux juste parce que c'était moi. Donc, je n'avais aucun malaise. Nous reprîmes nos chaises et nos plats arrivèrent au même moment. Je dégustai le repas tout en discutant avec June. Quel plaisir de la retrouver.

-Qu'as tu prévu pour le reste de l'après midi ? Je suis d'humeur à rester tooooouuuuute l'après midi à tes côtés et de ne pas te quitter.

J'étais plutôt heureux qu'elle me dise un truc pareil. Cependant, la réalité était que je ne pouvais pas me libérer. J'avais encore rendez-vous avec les fiscalistes. Je me sentais tout de même un peu mal de devoir lui avouer que son petit plan de rester avec moi ne pouvait pas fonctionner.

- Et c'est là que je pète ta bulle, car je dois absolument retourner bosser. J'ai un rendez-vous d'affaires importants et si je le manque ou le déplace, il pourrait y avoir de graves conséquences.

En tout cas, mon oncle ne la trouverait pas drôle du tout si j'avais à m'absenter pour flirter avec une femme en plus. June me plaisait bien. Je n'étais pas vraiment prêt à m'engager dans une relation. C'était pas trop mon genre. Toutefois, passer du bon temps en bonne compagnie, je ne pouvais refuser. Je le faisais souvent avec Lydia. Ce pourrait être intéressant de changer de muse. June fit une petite moue en guise de déception.

- Mais si tu veux, je te rejoins après le boulot vers 21h00. Histoire que l'on rattrape un peu le temps perdu.

Nous finîmes de déguster notre repas en toute simplicité. C'était bon de se retrouver. J'adorais voir June rire et la voir aussi épanouie. Je devais admettre qu'elle m'avait bien manqué. Malgré le fait que je devais retourner bosser, je tenais tout de même à la raccompagner un peu. Une fois à l'extérieur, nous marchâmes sur les trottoirs. Juste devant nous un homme se tenait devant nous en mendiant. Je sortis un billet de 20$ de mon portefeuilles.

- Sale voleur de Johnson ! J'en veux pas de ton argent sale, dit alors l'homme.
- Pardon ? alors que je faisais tomber mon billet dans son pot à monnaies.
- Poltron ! Comme ton père ! Si ma famille est à la rue c'est de votre faute et de votre famille de merde. VOLEURS ESCROCS...vous nous avez tout pris. Vous avez pas honte !? AU PROCÈS !
- Monsieur ! Calmez-vous je n'ai rien fait.

Mon garde du corps alla alors se placer entre l'homme et moi. J'étais sous le choc d'avoir de tels commentaires. L'itinérant continuait de pester contre moi en me traitant de voleur et d'escroc. Il déchira même mon billet sous les yeux. Quel genre d'homme était-il pour faire un truc pareil. Mon garde du corps nous fit prendre un autre chemin. June devait être aussi traumatisée de cette épisode.

- Je suis désolé. Tu vas bien ? Je ne suis pas très aimé chez certaines personnes. Quand tu es riche, les gens en sont souvent jaloux et envient notre mode de vie. Pour eux, je suis souvent la raison de leur échec.

En même temps, en travaillant à la place de mon père, j'avais découvert que nous détournions des fonds. Ces fonds appartenaient à des familles. C'était malhonnête. J'avais voulu stopper cela, mais mon oncle m'avait bien fait savoir que si je voulais ma part, de me la fermer et de laisser faire. Que c'était la façon dont mon père fonctionnait, alors je devais suivre ses traces.

June voulait rattraper le temps perdu avec moi. J'en avais tout aussi envie, mais le boulot m'appelait. Je ne pouvais vraiment pas me permettre de manquer du travail. Mon oncle me tuerait, surtout si c'était pour être avec une fille. Je lui dis par contre que je pouvais me libérer en soirée et la consacrée avec elle. Cela sembla lui ravir. Nous sortîmes du restaurant et lorsque je vis un mendiant sur le trottoir, je décidai d'offrir un billet de 20$. Je le faisais de temps en temps. Par contre, tout cela tourna au vinaigre lorsque le dit mendiant m'insulta en mentionna qu'il était à la rue à cause de ma famille et moi. Mon garde du corps, nous éloigna assez rapidement de lui. Cette scène m'avait un peu surpris même si cela arrivait à l'occasion. Être riche et populaire apportait son lot de problèmes. Je demandai à June si elle allait bien. Sylvester n'était pas aller en douceur, fallait le dire.

-Heu oui oui .. Mais il n'y est pas allé de mains mortes !!! C'est ... c'est ... c'est perturbant.

Je savais pertinemment le pourquoi de cette agression verbale. Mon père et mon oncle avaient volé en million de dollars des pauvres gens. Et moi, j'étais celui qui continuait de le faire. Jusqu'à maintenant, personne n'avait trouvé la faille pour nous coffrer. Je me disais que ce n'était qu'une question de temps. Passer ma vie en prison n'était pas ce que je voulais.

- T'es certaine ? Tu veux que je t'appelle un taxi ?
-Ne t'inquiète pas trop pour moi, je suis plus forte que j'en ai l'air. Et je te rassure j'en ai entendu d'autres. Par contre, peu importe comme tu en es arrivé là aujourd'hui, tu bosses et ce mec mériterait une bonne leçon pour t'avoir traité de voleurs.

Je lui souris. Ce qu'elle me disait me faisait du bien. Malgré tout, c'était un peu ce que j'étais sans le vouloir, un voleur. June ne pouvait pas savoir. Personne en fait n'était au courant, même pas ma soeur et ma mère. C'était uniquement moi et mon oncle.

-Ce soir 21h ? Je te texte l'endroit ! Et ne sois pas trop présentable.. tu risquerais d'être volé !!
- Ha oui ? Tu me réserves une surprise ? C'est plutôt tentant.

Ne pas trop être présentable ? Je me demandais bien ce que cela signifiait. J'avais toujours des costumes à 5 000$ sur le dos. Je n'avais que ça. Malgré tout, j'étais plutôt fébrile à l'idée de sortir de ma zone de confort et de passer du temps avec June. Avec elle, c'était simple. Nous n'avions pas besoin de parler bien longtemps. Cette dernière glissa sa main dans mon pantalon à mon plaisir, pour y prendre mon téléphone. Elle y inscrivit son numéro de téléphone. Puis, elle me le remit dans ma poche. Au même moment, elle me chuchota.

-A ce soir Beau boss ! dit-elle en me déposant un baiser sur la joue et avant de partir.

- À ce soir ! Bien hâte de voir ce que tu me réserves.

Je la regardai partir en marchant, le sourire aux lèvres. Franchement, elle ne pouvait pas mieux tomber dans ma vie celle-là. J'avais déjà hâte de me retrouver à nouveau avec elle. J'entrai par la suite dans mon building pour y regagner mon bureau.


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Avec Lydia

Une fois l'ascenseur s'ouvrit sur mon étage, Lydia était derrière son bureau. Elle se leva aussitôt en me voyant. Avant même qu'elle n'eut le temps d'ouvrir la bouche, je levai le bras pour qu'elle stoppe.

- Pas maintenant Lydia, je dois bosser, dis-je en entrant dans mon bureau.

Même si je lui avais dit que ce n'était pas le moment pour me parler, elle pénétra dans mon bureau derrière moi. Je m'installai derrière mon bureau. Qu'est-ce qu'il y avait de si urgent pour qu'elle surgisse comme ça ? J'avais loupé un truc important ?

- Qu'est-ce qu'il y a de si important ? Je ne veux pas qu'on me dérange. J'ai beaucoup de travail à terminer.

Je savais pertinemment qu'elle allait me cuisiner concernant la visite de June. C'était un peu normal étant donné que j'étais parti déjeuner avec elle. Lydia connaissait très bien mon type de femme. Et pourtant, j'avais beau lui dire à elle que j'aimais passer du temps avec elle, ce n'était pas assez. J'avais pourtant été clair avec ma secrétaire dès le départ, que ce ne serait pas sérieux entre nous deux. Parfois Lydia agissait comme si elle était mariée avec moi.

À la seconde où j'avais mis le pied dans mon bureau, mon assistante me talonnait, et cela, même si je lui dis que ce n'était pas le moment. Lydia en fit à sa tête comme toujours. Assis derrière mon bureau, elle me tendit une pile de dossiers et papiers. C'était pas possible. Comment était-ce possible d'avoir autant de trucs à signer et vérifier à tous les jours ? Ça ne finissait jamais. Je lâchai un soupir tout en écoutant ce que mon assistante avait à me dire.

- Signature en bas de chaque feuille. Il y a des factures, un bon de commande pour la cafétéria des employés, deux lettres de licenciement des ressources humaines.

Je ne savais pas ce que je faisais en apposant ma signature parfois sur les documents. Je n'avais tout simplement pas le temps de tout lire en détails. C'était souvent une lecture à la diagonale. Je n'eus même pas le temps de prendre mon stylo que Lydia poursuivit :

- La lettre sur le dessus doit partir impérativement aujourd’hui. Ça, c’est pour la séance photo et la campagne de pub pour notre nouveau produit de placement boursier. Je l’ai annoté là où tu dois signer. N'oublie pas de parapher chaque page. Recto et Verso.
Je me râclai la gorge - Ok ok...répondis-je machinalement.

Je regardai Lydia à ce moment. Elle paraissait en colère avec le ton qu'elle employait. Mais pourquoi donc ? Peut-être qu'elle n'avait pas aimé que je lui dise que ce n'était pas le temps pour tout ça. Je me mis alors à apposer ma signature sur les documents. Je croyais que mon assistante en avait terminé avec moi, mais non...elle enchaina :

- Tu dois aussi relire ces dossiers pour vérifier que toutes les informations sont correctes. Il faut qu’ils partent vendredi au plus tard.

Je me grattai la nuque perplexe. J'en avais vraiment pas envie. Parfois je me demandais bien ce que je foutais dans ce job complètement fou. Et pourtant, c'était une sorte de dette que j'avais envers mon défunt père. Je poussai un autre soupire. D'autant plus que Lydia n'était pas vraiment agréable avec moi. Bref, elle me renvoyait peut-être la monnaie de ma pièce.

- Rien que ça ? Pour vendredi ? En plus des autres piles que tu me donneras demain et les jours suivants ? demandai-je avec découragement.

Elle fit signe que oui de la tête sans réellement me regarder dans les yeux. Je signai le restant des papiers avant de lui redonner ce qui était le plus urgent. Lorsque ma maitresse vint pour saisir tout ça, je maintins la pile un instant pour qu'elle me regarde enfin. Cela fonctionna.

- Qu'est-ce qu'il y a ? T'es fâchée pourquoi là ? Tu sais très bien que je ne veux pas de ça ici. Ce n'est pas le moment. Je m'excuse si je t'ai brusquée en entrant ici. J'ai...je n'ai juste pas deux minutes à moi.

C'était typiquement féminin sa réaction. Et par le fait même, elle répondrait sans doute par un "Y'a rien" alors qu'il y avait quelque chose, bien au contraire. J'espérais néanmoins qu'elle finisse par cracher le morceau.