En une dizaine de ligne, décrivez nous le caractère de votre personnage. Je suis une ferme de cœur. J’ai une grande sensibilité et je dois dire que la valeur la plus importante pour moi est le respect.  Féministe dans l’âme, je suis à fond pour le droit des femmes et je suis très fière d’en être une. J’ai le sang chaud – comme toutes les latinos – et je ne me laisse pas marcher sur les pieds. Je ne peux pas avec mon métier de toute façon. Je suis intelligente, ingénieuse et je suis prête à tout pour arriver à mes fins. J’aime les hommes et j’adore leur plaire. On peut dire que j’use parfois de mon charme pour obtenir ce que je veux. J’ai beau être compréhensive, il ne faut pas me chercher car je peux agir très rapidement et c’est rarement dans l’intérêt de l’autre. J’ai appris à craindre tout le monde et je fais très difficile confiance, ça ne m’empêche pas non plus d’aimer faire de nouvelles connaissance car j’ai pour dire que tout le monde peut nous apporter quelque chose.

Je vous avertis, vivre dans le milieu où j’ai grandis n’a rien de magique, rien de rose, rien de beau. Du moins, mes parents ont continuellement voulu que mon frère et moi vivions une enfance des plus normales.  Oui, on était des enfants rois, je ne me souviens même pas qu’on nous ait déjà refusé quelque chose. On ne manquait de rien et en même temps, quand ton père est en tête de la Mafia espagnole, ce n’est pas l’argent qui manque. J’ai fréquenté les plus grandes écoles privées du pays, j’enchainais des résultats scolaires incroyables. Mon plus grand rêve a toujours été d’être médecin. J’avais le cœur sur la main et je me dirigeais vers de grandes études. Jusqu’à ce jour ou finalement, je me suis rendue compte que je n’ai jamais eu le contrôle sur mon destin. On m’a laissé rêver jusqu’à mes 16 ans.

Parce que dans les Camorra c’est à l’âge de 16 ans que les jeunes filles deviennent des femmes et ça, nous n’avons rien à dire concernant tout ça. Toutes mes copines et toutes les jeunes filles de mon âge à leur « sweet 16 » faisait une grande fête toute en rose avec des tonnes de cadeau et un gros gâteau. Moi à mes 16 ans, j’ai dû enlever la vie à quelqu’un. C’était ça le rythme de passage. C’était la chose à faire si je devais faire honneur à ma famille. C’était un homme, il devait beaucoup d’argent à ma famille dû à des dettes de drogue accumulé. J’ai dû lui mettre balle dans la tête et pendant des semaines et des semaines, j’ai eu ce son sourd dans les oreilles du coup de feu. Puis avec le temps, avec l’accumulation des évènements, j’ai appris à ne plus rien ressentir.
On m’a fait commencer à un programme intensif. Le même que mon frère à vrai dire, ce dernier était rendu un peu plus expérimenté que moi mais j’ai appris vite… et j’étais douée dans ce que je faisais. Avec le temps, j’ai appris à aimer ça. Ce n’était pas la médecine, mais au moins j’avais l’impression de servir à quelque chose et de rendre fière ma famille.

C’est à 18 ans qu’on m’a présenté au fils du meilleur ami de mon père. Il s’appelait Fabian, il était âgé de 25 ans et en dehors du fait qu’il était beau comme un cœur, il n’avait rien pour lui. C’était un monstre et j’ai été avec lui pendant près de 8 ans mais encore une fois, c’était ce que je devais faire. Je devais me marier avec lui pour l’héritage et l’avenir de tout reste dans la « famille » On a commencé à me confier des tâches. Je m’occupai des exportations et les importations de cocaïne et des crimes organisés lorsque  mon père est tombé malade et qu’Eroan est déménagé aux USA. D’autre part, ma vie amoureuse n’avait rien d’un conte de fées. On ne s’aimait pas. Fabian s’occupait du trafic humain. Vous savez, la prostitution? J’ai toujours détesté ça et il le savait très bien.

Fabian s’est mis à consommer beaucoup, à même abuser de beaucoup de chose. Il est devenu violent et il s’est mis à voir plus grand, trop grand. J’avais beaucoup de pression de l’extérieur pour avoir un enfant et même rendu là, entretenir des relations sexuelles avec lui me dégoutait. Je suis tombée enceinte trois fois… et les trois fois, je me suis fait avorter dans le secret. Ça, personne ne le sait. Ce que je ne savais pas de mon côté était que Fabian avait pour but de prendre éventuellement le grand contrôle de tout et ce, à tout prix. Même au prix de ma vie. C’était devenu dangereux pour moi, je ne savais plus lui faire confiance – bien que je n’avais jamais réellement eu une grande confiance à son égard. J’ai su d’une source fiable qu’il avait mis sur pieds un complot dans le but de m’éliminer de la compétions. Tout le monde savait que dès que mon père allait mourir, quelqu’un allait devoir prendre sa place et il voulait que ça soit lui, à défaut que mon frère soit hors du pays. Je fis ce que je devais faire et ce fut – encore aujourd’hui la meilleure des décisions – j’ai fait tuer mon mari.

Aujourd’hui je suis à la tête de la Mafia espagnole. Oui, une femme à la tête de tout ça. Surpris? Lors d’une rencontre avec mon frère, j’ai cru comprendre que le marché américain prenait beaucoup d’ampleur, je suis donc à San Francisco depuis peu. Je ne saurais dire pour combien de temps mais je compte bien aider mon grand-frère dans ses démarches en ayant toujours un pied dans mon pays natal.